Grève de Murdochville

La grève de Murdochville est l'une des grèves principales de l'histoire du Québec, et s'est déroulée dans une mine de la Noranda Mines à Murdochville, à compter du 11 mars 1957...


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  • Le 10 mars 1957, les 1000 travailleurs de Gaspé Copper Mines, à Murdochville au Québec, déclenchent une grève pour défendre leur droit à la syndicalisation. (source : thecanadianencyclopedia)
  • du Québec), déclenchent la fameuse grève de Murdochville. Le conflit..... La grève de Murdochville éclate à la suite du congédiement du président... (source : lltjournal)
  • Une grève importante de l'histoire du Québec, la grève de Murdochville, s'y est produite en 1957. (source : fr.academic)

La grève de Murdochville est l'une des grèves principales de l'histoire du Québec, et s'est déroulée dans une mine de la Noranda Mines à Murdochville, à compter du 11 mars 1957 et pendant sept mois, jusqu'à un retour au travail devenu indispensable pour les travailleurs.

Récit

Montée de la pression entre les travailleurs et la Noranda Mines

Depuis l'ouverture de la mine de Murdochville, les travailleurs étaient représentés par le Conseil des métiers et du travail du Canada. Mais, ils n'avaient jamais été vraiment satisfaits du travail accompli par ce syndicat. À plusieurs reprises, entre 1952 et 1957, les travailleurs avaient tenté de changer de syndicat pour adhérer aux Métallurgistes unis d'Amérique dont la filiale québécoise est surnommée «Les Métallos ». Aucune de ces tentatives n'a cependant été fructueuse. Mais, lors de la fusion du Conseil des métiers et du travail du Canada et du Congrès du travail du Canada, en 1957, les travailleurs ont dissous le syndicat existant au même moment où la convention collective prenait fin pour, ensuite, créer un nouveau syndicat qui serait affilié aux Métallos. Les responsables du syndicat ont par conséquent organisé une campagne d'adhésion durant laquelle 800 travailleurs ont acquis une carte d'adhésion, soit plus de 80 % des 900 employés de la mine de Murdochville et les travailleurs ont élu Théo Gagné comme représentant.

Par la suite, le syndicat a déposé une requête en accréditation auprès de la Commission des relations ouvrières (CRO) dans la mesure où il était indispensable, à cette époque, d'obtenir l'accréditation de cette commission pour qu'un syndicat soit reconnu et légal. Tout semblait bien se dérouler et les travailleurs avaient bon espoir d'obtenir leur accréditation puisque l'ensemble des démarches du nouveau syndicat avaient été faites dans les règles de l'art. Cependant, un obstacle de taille allait nuire énormément au processus de reconnaissance du syndicat. En effet, la compagnie Gaspé Copper Mines, une filiale de Noranda Mines, s'opposait résolument à l'arrivée du syndicat des Métallos à Murdochville. Noranda Mines était une compagnie reconnue pour son anti-syndicalisme alors que le syndicat Les Métallos avait énormément de pouvoir et il était reconnu comme étant particulièrement dérangeant.

Légalement, un patron ne pouvait pas s'opposer à la formation d'un syndicat, mais Noranda Mines pouvait compter sur la complicité du gouvernement de Maurice Duplessis qui avait instauré quelques années jusque là, en 1939, la Loi du cadenas. Cette loi, censée contrer le communisme, servait plutôt à nuire à la formation de nouveaux syndicats. Les travailleurs ont commencé à douter de la régularité de la situation lorsque le délai entre l'inspection de la Commission des relations ouvrières et l'émission du certificat de reconnaissance était devenu anormalement long. La mauvaise foi de la compagnie est devenue évidente quand cette dernière a allégué que la Commission des relations ouvrières n'avait pas respecté des petites formalités et a obtenu un bref de prohibition de la Cour supérieure. Bien sûr, les tribunaux ont reconnu que Noranda Mines avait tort, mais cette dernière avait réussi à retarder de plusieurs mois l'émission du certificat de reconnaissance.

De la même façon, la compagnie réussira à accumuler les délais juridiques pour nuire au maximum au syndicat. Qui plus est , elle a commencé à se montrer de plus en plus arrogante à l'endroit des travailleurs, surtout avec les dirigeants syndicaux. La tension montait de plus en plus chez les travailleurs lorsque, le 8 mars, le président du syndicat, Théo Gagné, a été congédié ainsi qu'une centaine d'autres travailleurs qui étaient, pour la majorité, particulièrement impliqués dans le syndicat. Mais, cette fois-ci, la compagnie était allée trop loin. Quoiqu'ils n'avaient pas encore reçu leur certificat de reconnaissance syndicale, les travailleurs ont déclenché une grève le 11 mars 1957.

Grève

Puisque le syndicat n'avait pas encore été reconnu officiellement, les travailleurs se trouvaient dans une situation de grève illégale. Par conséquent, le ministre du Travail a refusé de s'occuper de ce conflit de travail. Il réclamait que les travailleurs retournent au travail et qu'il soient reconnus par la Commission des relations ouvrières avant d'intervenir pour tenter de régler ce conflit.

Cette grève passera cependant à l'histoire à cause de ses affrontements violents sans qui ont précédé. Durant les 7 mois pendant lesquels la grève s'est déroulée, il y a eu malheureusement 1 mort et plusieurs blessés. Durant les manifestations, il y a eu énormément de violence et d'actes de sabotage. Les grévistes ont cependant reçu plusieurs appuis importants. Un évêque a proposé de servir de médiateur pour discuter avec les deux camps, ce qui était particulièrement étonnant compte tenu de la position défavorable de la majorité des membres du clergé, mais il décédera dans un accident de voiture peu après avoir fait cette offre. La FTQ, la CTC et la CTCC ont donné leur appui aux grévistes et ils ont organisé deux marches de solidarité où des syndiqués de plusieurs centrales syndicales ont participé. Il y en a eu une à Québec (7000 syndiqués) et une à Murdochville (450 syndiqués).

Après quelques mois de grève, les grévistes ont compris que Noranda Mines était un adversaire extrêmement coriace. À cause des offres et des pressions de l'employeur, plusieurs grévistes sont retournés au travail. Après 6 mois, la situation semblait perdue pour le syndicat. La résistance était à bout et la situation financière des travailleurs était pénible. Il ne restait que 400 grévistes sur les 964. Avec tous ces grévistes retournés au travail et l'ensemble des briseurs de grève, la mine a pu reprendre une production normale. Donc, le 6 octobre 1957, après que la Commission des relations ouvrières émit le certificat de reconnaissance syndicale, les employés de la Noranda Mines ont voté surtout en faveur d'un retour au travail.

Bilan

Les grévistes ont été les grands perdants de la grève de Murdochville. En effet, après plus de sept mois de manifestation, ils se sont entendus pour effectuer un retour au travail. Cependant, à leur grand désarroi, les briseurs de grève, aussi nommés «scabs», faisaient désormais partie de l'entreprise et l'employeur refusait catégoriquement de s'en départir. Par conséquent, le patron remit uniquement sous contrat 200 employés, qui ont dû accepter des diminutions de salaire, sur la totalité de ceux ayant participé à la grève. Les autres, comble de malheur, se trouvaient désormais sans le sou avec, pour la majorité, des familles à faire vivre. Qui plus est , La Gaspé Copper Mines a poursuivi en cour les Métallos. Ces derniers sont alors condamnés, en 1970, à verser l'importante somme de 1, 5 million de dollars. Maurice Duplessis, par son conservatisme extrême, est resté impassible à cette injustice et n'a voté aucune loi pour changer cette situation. D'un côté plus positif, cette grève a entraîné un important mouvement de solidarité au sein même des syndicats impliqués (FTQ, CTCC, CTC). Qui plus est , cet événement forme une étape majeure dans l'opposition du mouvement ouvrier contre la surexploitation des travailleurs dans l'histoire du Québec.

Finalement, on peut aisément percevoir que cette grève, malgré tous ses aspects négatifs, a entraîné une importante vague de solidarité du Québec tout entier. Cet échec a permis aux syndicats de se renforcer.

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