Syndicalisme au Maroc

Le mouvement syndical au Maroc a vu le jour le 20 mars 1955 avec la création dans la clandestinité du premier syndicat national des Marocains, l'Union marocaine du travail.


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Le mouvement syndical au Maroc a vu le jour le 20 mars 1955 avec la création dans la clandestinité du premier syndicat national des Marocains, l'Union marocaine du travail (UMT). Le Maroc étant toujours sous protectorat français, le gouvernement fit vite paraître son point de vue sur la naissance de cette centrale syndicale. Il déclare le 21 mars 1955 que «la création d'un tel organisme n'est pas compatible avec la législation aujourd'hui en vigueur au Maroc. Le droit syndical des Marocains ne peut être institué, comme dans l'ensemble des pays du monde que par la loi, autrement dit au Maroc par un dahir». L'UMT ne sera reconnue comme centrale syndicale qu'après son expansion dans tout le Maroc, en 1956, elle dénombre 65 000 adhérents. Sa réussite lui vient aussi du roi Mohammed V qui lui confère le statut «d'héritière» du mouvement national. Actuellement, on compte une vingtaine de syndicats professionnels au Maroc. Cependant, ce paysage syndical est marqué par un pluralisme «exagéré». En effet, parmi les 10 millions travailleurs marocains, uniquement 6 % sont syndiqués (soit 600 000 à peu près) [1].

Histoire du syndicalisme au Maroc

À la fin du XIXe siècle, les artisans marocains ont été organisés en corporations dirigées par des représentants nommés l'«amine» et le «mohtassib», ceci forme la première structure du syndicalisme au Maroc. Au début des années 1930, lors du protectorat français du Maroc, quelques associations ouvrières voient le jour, surtout celles des pêcheurs et cheminots marocains, elles se sont ensuite transformées en petits syndicats professionnels. En effet, les autorités françaises interdisaient la création de syndicats nationaux, les travailleurs avaient le droit d'adhérer aux syndicats français, surtout la CGT, la FO et la CFTC[2]. En 1936, la résidence générale du protectorat français décrète la première loi organisant les syndicats professionnels au Maroc.

Le 11 janvier 1944, des syndicalistes marocains participèrent au dépôt du Manifeste de l'indépendance, cette date forma le début de la participation des travailleurs marocains dans le mouvement national ainsi qu'à la défense leurs intérêts. Le 5 décembre 1952, le syndicaliste tunisien Farhat Hached fut assassiné par les autorités françaises, cet acte provoqua un soulèvement dans tout le pays[2]. Suite à cet assassinat, une grève générale des forces ouvrières fut déclenchée le 8 décembre 1952 au Maroc, en Algérie et en Tunisie[2].

Quelques années plus tard, le 20 mars 1955, l'Union marocaine du travail (UMT) fut créée, presque l'ensemble des travailleurs marocains affiliés aux syndicats français en étaient membres, mais l'UMT n'avait guère de structures au début. Il fallut attendre l'indépendance effective du Maroc pour pouvoir s'organiser. En 1956, l'UMT compte dans ses rangs à peu près 65 000 adhérents. En 1960, la première scission au sein du syndicat national historique (UMT) voit le jour, le Parti de l'Istiqlal (PI) décide de créer sa propre centrale syndicale, l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM). Selon le parti conservateur (PI), l'UMT était un syndicat partisan et lié aux forces progressistes de l'époque, surtout à l'Union nationale des forces populaires (UNFP) créé en 1959.

Ainsi, «l'émiettement syndical» va continuer au fil des années en suivant les tendances politiques de l'époque. Les scissionnaires vont trouver leurs justifications dans le fait que l'UMT était un syndicat «purement syndicaliste», un syndicat «qui ne soucie pas de la politique», «il s'occupe uniquement des revendications économiques et sociales des travailleurs», «un syndicat bureaucratique qui ne respecte plus la démocratie». C'est précisément ces justifications qui ont conduit, entre autres, l'Union socialiste des forces populaires (USFP) à créer la Confédération démocratique du travail (CDT) en 1978.

Aspects juridiques

Le dahir du 16 juillet 1957 régissant les syndicats professionnels forment la base juridique principale des droits et des libertés syndicaux. Il stipule :

Liste des syndicats professionnels marocains

Les syndicats sont présentés par ordre chronologique de leurs créations, et selon les annuaires du Ministère marocain de l'emploi et de la formation professionnelle[3] :

Principaux syndicats professionnels

Syndicat Sigle Date de création Siège Notes
1 Union marocaine du travail UMT 20 mars 1955 Casablanca en son sein cohabitent l'ensemble des tendances politiques
2 Union générale des travailleurs du Maroc UGTM 20 mars 1960[4] Casablanca affilié au Parti de l'Istiqlal, né d'une scission avec l'UMT
3 UNTM 15 juin 1976 Rabat proche du PJD, sa présence est assez importante dans le secteur de l'enseignement
4 CDT 25 novembre 1978 Casablanca créé par l'Union socialiste des forces populaires, né d'une scission avec l'UMT

Autres syndicats professionnels

Syndicat Sigle Création Siège Notes
1 Union des syndicats des travailleurs libres USTL 1963 Casablanca créé par le Mouvement populaire
2 Union des travailleurs marocains UTM 1970 Casablanca -
3 Forces ouvrières marocaines FOM 1970 Casablanca -
4 Syndicat démocratique du travail au Maroc SDTM 1973 Tanger -
5 Union marocain de l'action UMA 1976 Rabat créé par le Parti de l'action
6 Union nationale des syndicats des travailleurs libres UNSTL 1977 Rabat proche du parti Rassemblement national des indépendants
7 Union des syndicats populaires USP 1983 Casablanca proche du Mouvement populaire
8 Syndicat national populaire SNP 1991 Rabat proche du Mouvement national populaire
9 Union national de l'action UNA 1993 Casablanca -
10 Syndicat autonome du travail SAT 1995 Casablanca -
11 Confédération générale des travailleurs du Maroc CGTM 1994 Casablanca proche de l'Organisation de l'action démocratique populaire
12 Syndicat national démocratique SND 1996 Casablanca -
13 Union démocratique des travailleurs UDT 1996 Rabat -
14 Union des syndicats démocratiques USD 1996 Rabat créé par le parti du Front des forces démocratiques
15 Commission ouvrières marocaines COM 1997 Casablanca créé par le Parti du progrès et du socialisme
16 Syndicat de l'action sociale SAS 1998 Casablanca -
17 Syndicats confédérés SC 1998 Rabat -
18 Organisation marocaine des travailleurs unis OMTU 2003 Salé -
19 Organisation démocratique du travail ODT 2006 Rabat

Syndicats étudiants au Maroc

Histoire du syndicalisme estudiantin au Maroc

L'histoire du mouvement syndical estudiantin au Maroc a commencé en 1956 avec la création de l'Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM). Après une première expérience nationaliste qui a duré 5 ans autour du Parti de l'Istiqlal, et par conséquent unitaire, une seconde phase débute en 1961 lors du VIe congrès de l'UNEM à Azrou. La majorité des adhérents passe à l'opposition autour des gauchistes de l'Union nationale des forces populaires. En 1969, une troisième phase apparaît lors du XIIIe congrès du syndicat à Casablanca. En effet, les étudiants gauchistes, surtout les avantistes d'Ila Al Amame contestent le pouvoir des étudiants socialistes. Ils prennent en effet position pour un Sahara «libre». Les nouveaux débats ont lieu entre des forces réelles et des forces utopistes qui vont être progressivement laminées par la répression des autorités marocaines. En effet, le 24 janvier 1973, l'UNEM fut interdite et les principaux dirigeants du syndicat furent arrêtés les uns après les autres. En 1981, le roi Hassan II décide l'instauration du régime militaire à l'École Mohammadia d'ingénieurs (EMI), noyau du mouvement syndical estudiantin de l'époque, en nominant un détachement militaire permanent des Forces armées royales à l'école.

La quatrième phase de l'UNEM débute en 1979 lors du XVIIe congrès du syndicat. En effet, les forces de gauches s'émiettent avec la naissance de divers groupuscules, ceci coïncide avec l'arrivée progressive des islamistes qui se renforcent de plus en plus dans la société marocaine durant les années 1980. En conséquence les gauchistes de l'Organisation de l'action démocratique populaire tentent de reconquérir le syndicat estudiantin en 1989 par une réorganisation de ses structures de base, mais sans succès. En effet, d'autres forces gauchistes parmi les étudiants entrent en scène, il s'agit des «Quaîdiyyin», ce qu'on pourrait traduire par les «partisans de la base». Ils refusèrent toute réforme et déclarèrent qu'il fallait faire de la politique par le bas en créant des comités dans les universités marocaines. En 1991, ces comités se réunirent à Fès et créèrent un comité national, ce projet échoua à deux reprises (1991 et 1994) à cause du refus d'intégrer les étudiants islamistes dans ce comité. Cependant, en 1995, les étudiants socialistes acceptent l'intégration des forces islamistes du mouvement Al Adl Wal Ihsane (Justice et spiritualité) d'Abdessalam Yassine. Finalement, ce furent les étudiants islamistes qui prirent le pouvoir et dirigèrent l'UNEM en suivant la stratégie des nouveaux «Quaîdiyyin islamistes».

Mouvement syndicaliste estudiantin d'aujourd'hui

Le Maroc compte actuellement deux grands syndicats étudiants, il s'agit de l'historique Union nationale des étudiants du Maroc (UNEM) et l'Union générale des étudiants du Maroc (UGEM) sise à l'Agdal (Rabat), l'ensemble des deux contrôlées par les islamistes, surtout par ceux d'Al Adl Wal Ihsane. Cependant, leur influence dans la vie estudiantine reste mineure. Les étudiants sont , en réalité, dépolitisés. En conséquence, les étudiants sont indifférents à leurs représentants syndicaux qui ne négocient avec personne et qui ne peuvent rien organiser au sein des locaux universitaires. Ceci est dû à une gestion mal structurée et fréquemment jugée d'«amateurisme».

Selon une enquête réalisée en 2003[5], l'unique chose qui intéresse les étudiants, ce sont leurs conditions de vie. Il n'existe en conséquence aucune culture politique chez les actuels étudiants et même chez leurs représentants syndicaux. Selon la même étude, 70 % des étudiants sont hostiles à la présence des partis politiques dans les espaces universitaires. D'autre part, 80 % d'entre eux ne connaissent pas les noms de syndicats estudiantins. Pour 84 % des étudiants, le courant islamiste serait le plus implanté dans les universités marocaines, contre 16 % pour les socialistes.

Annexes

Notes

Références

  1. Syndicats au Maroc : A quoi servent-ils?
  2. Gérard Fonteneau, Noël Madounga : Histoire du syndicalisme en Afrique, Éditions Karthala, 2004, pp. 149 et 150, (ISBN 2845865856)
  3. Liste des syndicats existants à l'échelon national
  4. ugtm. ma : Organisation
  5. Ahmed Chaarani : La mouvance islamiste au Maroc : du 11 septembre 2001 aux attentats de Casablanca du 16 mai 2003, éditions Karthala, 2004, p. 152, (ISBN 2-84586-530-9)

Bibliographie

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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 05/11/2010.
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