Bloody Sunday

Bloody Sunday est une expression anglaise désignant les événements du dimanche 30 janvier 1972 dans le Bogside à Derry en Irlande du Nord, où quatorze manifestants pacifiques furent tués par des tirs de l'armée britannique.


Catégories :

Conflit nord-irlandais - Manifestation - Terme syndical - Syndicalisme - Massacre - 1972

Définitions :

  • Le Dimanche ensanglanté : Dimanche 30 janvier 1972, un défilé catholique fut organisé à Londonderry en Irlande du Nord pour protester contre les internements abusifs et il a tourné au drame quand l'armée a ouvert le feu : bilan - 13 morts. (source : pecas.free)

54° 59′ 49″ N 7° 19′ 32″ W / 54.996967, -7.325558

Peinture commémorative du Bloody sunday
Mémorial à Derry, sur les lieux de l'évènement

Bloody Sunday (français : dimanche sanglant, irlandais : Domhnach na Fola, quelquefois anglais : Bogside Massacre, français : Massacre du Bogside) est une expression anglaise désignant les événements du dimanche 30 janvier 1972 dans le Bogside à Derry en Irlande du Nord, où quatorze manifestants pacifiques furent tués par des tirs de l'armée britannique.

Contexte

Le Bloody Sunday survient lors d'une des marches organisées depuis le milieu des années 60 par la Northern Ireland Civil Rights Association (Association des Droits Civiques d'Irlande du Nord) pour promouvoir l'égalité de droits entre catholiques et protestants.

C'est pour protester contre l'internement administratif, décidé par le Parlement nord-irlandais le 9 août 1971, que la NICRA décide d'organiser une manifestation pacifique à Derry le 30 janvier 1972. Plusieurs centaines de catholiques ont été ainsi emprisonnés sans procès dans des camps d'internement de l'armée britannique.

Historique

La NICRA, menée par Ivan Cooper, est déterminée à éviter toute violence entre les différents protagonistes. Malgré son dialogue avec les autorités unionistes d'une part, les paramilitaires de l'IRA de l'autre, et ses tentatives de négociation avec les forces de l'ordre britanniques, la manifestation dégénère et vingt-huit manifestants sont blessés par balles dont treize décéderont sur place. Une quatorzième personne mourra quatre mois et demi plus tard des blessures reçues ce jour-là. Deux versions cœxistent :

Cette journée, désormais inscrite dans l'Histoire sous le nom de Bloody Sunday, marque une nouvelle étape dans le conflit nord-irlandais. Les rangs de l'IRA se gonflèrent après ce massacre, entraînant un engrenage mortel d'attentats et de représailles entre les camps en présence, comme lors du Bloody Friday à Belfast. L'armée britannique perdit de sa crédibilité dans l'esprit des républicains qui ne virent plus en elle une force d'interposition mais une force de répression, tout comme la Royal Ulster Constabulary (RUC).

Enquêtes

Une enquête menée rapidement par une commission présidée par Lord Widgery blanchit l'armée britannique en concluant qu'elle répondait aux tirs de l'IRA provisoire.

Cependant, aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux, pas plus que de traces d'explosif sur les victimes. Qui plus est , l'ensemble des victimes se comptent parmi les manifestants ; aucun soldat n'a été tué ou blessé ce jour-là (ce qui est étonnant si les militaires ont été la cible de tirs et se sont contentés de riposter). Aussi un doute a longtemps pesé sur cette version des faits. Il faut ajouter à cela qu'un parachutiste britannique ayant déserté trois mois jusque là a révélé bien après les faits que, lors d'une séance d'instruction, on leur avait explicitement indiqué que, lors des prochaines manifestations (quelle que soit leur nature), "il faudrait faire des morts". Un autre élément accrédite la préméditation des tirs sur la foule : une communication interceptée par un policier irlandais présent au QG des paras rapporte que les soldats auraient reçu l'ordre d'utiliser des munitions de petit calibre (différentes des munitions généralement en dotation dans ces unités) dans l'objectif de faire un maximum de dégâts. On a en effet retrouvé des balles de petit calibre dans les cadavres des manifestants abattus.

La polémique dura longtemps entre les partisans des deux versions qui campaient sur leurs positions respectives.

Le 16 mai 1997, Channel 4 diffuse un documentaire des journalistes Lena Ferguson et Alex Thomson dans lequel quatre soldats révèlent anonymement que les parachutistes ont tiré l'arme à la hanche dans la foule, contredisant la thèse officielle qui prétendait que les tirs avaient visé des cibles précises et hostiles.

Du fait des critiques adressées à la version britannique de cet événement, le Premier ministre Tony Blair fait ouvrir une nouvelle enquête le 29 janvier 1998, veille de la commémoration annuelle de la tragédie. L'enquête est confiée au juge Mark Saville, assisté de magistrats canadiens et australiens. Entre 1998 et novembre 2004, 921 témoins sont entendus et 1 555 témoignages écrits examinés. Plusieurs soldats avoueront avoir menti lors de leurs dépositions précédentes et reconnaîtront que les victimes étaient désarmées. Attendu pour 2007, le rapport final est publié le 15 juin 2010 à Derry. Les familles des victimes organisent pour l'occasion une marche silencieuse[1]. Suite à sa publication, le gouvernement britannique, par une intervention de David Cameron à la Chambre des communes, reconnaît la responsabilité des parachutistes et présente ses excuses. Si leurs actes n'étaient pas prémédités, les soldats ont, selon l'enquête, tiré tandis qu'il n'y avait aucune menace, sur des innocents, sans avertissement, et ont ensuite menti sur les circonstances exactes de l'incident[2].

Une fresque à la mémoire du Bloody Sunday

Au cours du conflit, catholiques et protestants se sont aussi battus à coups de fresques sur les façades de leurs villes. Actuellement, ces œuvres attirent les visiteurs du monde entier.

Dans le quartier républicain du Bogside, à Derry, à l'endroit même où le conflit débuta, se trouve une fresque commémorant le Bloody Sunday de 1972. Elle sert moins à défier les protestants qu'à célébrer l'identité catholique.

Une source d'inspiration

La chanson Sunday Bloody Sunday, de U2 en 1983 et jusque là de Wings Give Ireland Back to the Irish en 1972, s'inspirent de ces événements.

Le film Bloody Sunday de 2002, réalisé par Paul Greengrass relate aussi ces événements.

Références

Voir aussi

Lien externe

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"C'est le fameux Bloody Sunday."

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