Travail de nuit

Le travail de nuit est le travail effectué tout ou partie de la nuit.


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Page(s) en rapport avec ce sujet :

  • L'interdiction du travail de nuit est maintenue pour les jeunes... le nombre minimal d'heures de travail de nuit effectuées sur une période... (source : inrs)
  • Le travail de nuit est normalement une formule à laquelle l'employeur doit avoir... Le temps de travail de nuit ne peut excéder 8 heures consécutives.... (source : linternaute)
  • Le nombre minimal d'heures de travail de nuit et la période de référence mentionnés au... Quand le travail de nuit est incompatible avec des obligations... (source : lexinter)

Le travail de nuit est le travail (salarié ou non) effectué tout ou partie de la nuit.

C'est un travail source d'une pénibilité spécifique (variant selon le métier et les tâches, mais également selon les individus[1], avec de probables prédispositions génétiques ou facteurs liés à l'habitude de ce type de travail, ou à des adaptations individuelles et familiales), et qui peut avoir des impacts sur la santé et la vie sociale des équipes, individus, couples et familles.

Dans la majorité des pays, il fait l'objet pour ces raisons d'une législation spécifique.

Modalités

Plusieurs modalités de travail de nuit existent. La plus connue est appelée Trois Huit. L'expression travail posté sert à désigner la totalité du cycle incluant les horaires de jour.

Trois huit

Le travail en Trois Huit (en fait 3×8), c'est-à-dire trois équipes se succédant chacune pour huit heures de travail sert à faire fonctionner les installations d'une usine 24 heures sur 24 par la succession de 3 équipes sur le même poste de travail.

Dans la majorité des cas, les équipes changent d'horaire chaque semaine. L'équipe qui faisait l'horaire de nuit durant la semaine A, fait le matin la semaine B alors que l'équipe du matin passe à l'après-midi.

Exemple de cycle :

  1. Semaine 1 : 21h - 5h
  2. Semaine 2 : 5h - 13h
  3. Semaine 3 : 13h - 21h

Deux-douze

Le travail en deux douze consiste en une équipe de jour et une équipe de nuit œuvrant chacune 12 heures. Il n'y a pas d'alternance, un ouvrier est soit de nuit soit de jour.

Il y a en fait deux équipes de nuit qui travaillent en alternance selon les jours :

Ce principe s'applique bien par exemple aux ateliers où le temps de changement d'équipe est long et où chaque ouvrier peut remplacer l'autre, chacun prenant ses pauses à son tour.

Si une journée ou une nuit de 12 heures sont particulièrement stricts, ne travailler que de nuit ou que de jour demande moins d'adaptation que le 3x8. Ce rythme est par exemple particulièrement apprécié des personnes ayant une vie personnelle nocturne particulièrement active.

Rémunération

Les heures de nuit sont le plus souvent comprises entre 21h et 5h ou 6h. La rémunération dépend de la convention collective et des accords d'entreprise (qui peuvent être plus favorables que la convention de branche).

Par exemple :

Toute heure, accomplie entre 22 heures et 5 heures, donne lieu à une majoration de 20 % du
salaire horaire de base. Toute heure, accomplie entre 21 heures et 22 heures donne lieu à
une majoration de 5 % du salaire horaire de base.

Il semblerait que les cadres au forfait jours ne soient pas exclus de cette majoration. En effet, le Code du travail exclut uniquement les cadres dirigeants de la législation sur le travail de nuit. [3]

Périmètre industriel du travail en équipes

  • gardes et professions de santé
  • maintenance et entretien
  • métallurgie
  • textile
  • agents de sécurité
  • hôtellerie
  • Transport - Logistique
  • Production automobile

Périmètre géographique du travail en équipes

Périmètre législatif du travail en équipes

législation française[4]

Est reconnu comme travailleur de nuit tout salarié - homme ou femme - qui accomplit, au cours de la période de nuit (21 h - 6 h ou période fixée par accord)  :

Une autre période de 9 heures consécutives, comprise entre 21 heures et 7 heures mais comprenant, en tout état de cause, l'intervalle compris entre 24 heures et 5 heures, peut être substituée à la période «21 heures / 6 heures», par une convention ou un accord collectif étendu ou un accord d'entreprise ou d'établissement. A défaut d'accord et quand les caractéristiques spécifiques de l'activité de l'entreprise le justifient, cette substitution peut être autorisée par l'inspecteur du travail après consultation des délégués syndicaux et avis du comité d'entreprise ou des délégués du personnel s'ils existent. Le travail de nuit présente un certain nombre de spécificités, surtout en termes de conditions d'organisation et de garanties pour le travailleur de nuit.

Dans certains secteurs d'activité (production presse écrite, radio, télévision, production et exploitation cinématographique, spectacles vivants, discothèque), la période de travail de nuit est fixée entre 24 heures et 7 heures. Une autre période de travail de nuit peut être fixée par une convention ou un accord collectif de branche étendu, un accord d'entreprise ou d'établissement, à condition de comprendre l'intervalle 24 heures/5 heures.

Des dispositions spécifiques doivent contribuer à protéger les salariés œuvrant de nuit [5] :

- tout salarié - avant l'affectation à un poste de travail de nuit- doit être examiné par le médecin du travail qui signe, le cas échéant, une fiche d'aptitude constatant la compatibilité de l'état de santé du salarié avec ce poste.
- Une visite médicale périodique est obligatoire au moins l'ensemble des 6 mois.
- Le médecin du travail doit informer le salarié des incidences potentielles du travail de nuit sur leur santé et des précautions éventuelles à prendre.

Dossier juridique de l'INRS sur le travail de nuit

Histoire et techniques

Hors du domaine militaire et des veilles de nuit, le travail de nuit apparaît en France dans l'industrie textile. Il suit l'installation des mule-jennys (machines de filage continues) découvertes par Samuel Crompton et se développe de l'an IV à l'an XII. Il concerne alors tant des enfants de 11 à 13 ans que des adultes[7]

Chez Delaitre, à l'Épine (près d'Itteville), en l'an IV, on compte 100 enfants "fournissant le travail de 1000 femmes, qui n'ont d'autre besogne que rattacher le fil lorsqu'il casse". Les frères Perier font travailler 600 garçons et filles de 11 à 13 ans dans une fabrique localisée à Amilly près de Montargis.

Les enfants sont logés. Les industriels sont persuadés de poursuivre la tradition charitable qui consiste à donner du travail aux orphelins.

Impacts sur la santé

Le travail de nuit a un impact direct et indirect sur la santé de l'individu et peut-être de sa famille, via le dérèglement des rythmes nycthéméraux et du dispositif hormonal dont dépend aussi le calage de l'horloge biologique interne des individus. L'exposition à la lumière la nuit modifie les heures de production de la mélatonine et peut conduire à divers troubles de la santé et du métabolisme[8].

Une études ayant porté sur 700 personnes œuvrant de jour ou en 3X8 a montré des anomalies métaboliques chez celles œuvrant en 3X8 : taux amoindris de HDL («bon cholestérol»), taux accru de triglycérides, augmentation du rapport taille-hanche.

Il a été décrit des modifications hormonales chez des travailleurs de nuit jugés «bien adaptés à leur rythme de travail», telle qu'une sécrétion accrue de mélatonine (et baisse de la température), une modifications du rythme du cortisol, avec impacts secondaires sur la TSH, la GH et le glucose (glycémie accrue en fin de nuit et insulino sécrétion amoindrie).

Des adultes jeunes, privés de sommeil montrent une diminution du taux de TSH, une moindre tolérance glucidique, une augmentation du cortisol en soirée, une augmentation de la balance sympatho-vagale. Il existe un risque augmenté de diabète et d'hypertension artérielle.

Il existe aussi des risques et effets indirects et collatéraux :

Certains effets sont différés, comme la fatigue accumulée et au stress lié au déphasage chronologique. Les salariés œuvrant en horaires décalés ont plus fréquemment des troubles du sommeil, avec chez la femme, une différence nette dès 42 ans [9] La morbidité chez d'anciens ouvriers en travail posté ou de nuit est accrue chez les hommes de 40 à 64 ans[10]

Il semble exister une majoration du risque de cancer du sein : sur la base d'études épidémiologiques[11], le Centre International de Recherche contre le Cancer (IARC/CIRC) a classé le travail de nuit posté comme «cancérogène probable»[12] (certainement en raison d'une diminution de l'immunité ainsi qu'à une insulino résistance conséquentes à la perturbation de la synthèse de mélatonine par l'exposition à la lumière artificielle[13]. Ce risque a été reconnu juridiquement au Danemark et a fait objet de compensations financières[14].

Voir aussi

Notes et références

  1. [12] Knauth P., Les horaires de travail. In : Encyclopédie de sécurité et de santé au travail, vol. II, 3e éd. Genève, BIT, 2000, pp. 43-2 à 43-16.
  2. www. legifrance. gouv. fr
  3. Journal du droit social
  4. repris du Ministère du travail car il n'y a pas de droit d'auteur sur l'information administrative.
  5. articles R. 213-6 et R. 213-8-1 du Code du travail
  6. Art. L3163-2 du Code du travail
  7. Jean-Michel Chaplain, La chambre des tisseurs Louviers, cité drapière, 1680-1840
  8. page sur les conséquences du travail à horaires décalés sur les rythmes hormonaux et le métabolisme
  9. Butat C. et Cosset M., «Les troubles du sommeil : effets conjoints de l'âge et du sexe, des horaires décalés et de quelques contraintes de travail (une analyse quantitative)». Le Travail humain, 1999, 62, p. 37-62.
  10. Volkoff S., «Le travail posté ou de nuit : des effets à distance». In : GrossinW. et coll. - Dossier «Horaires en vrac». Santé et Travail, 1993, 5, pages 78 à 79.
  11. Kolstad HA, Nightshift work and risk of breast cancer and other cancers—a critical review of the epidemiologic evidence, Scand J Work À peu près Health, 2008;34 :5-22
  12. Straif K, Baan R, Grosse Y, Secretan B, El Ghissassi F, Bouvard V et als. Carcinogenicity of shift-work, painting, and fire-fighting, Lancet Oncol, 2007;8 :1065-6
  13. «Le travail de nuit posté, cancérogène probable» (INRS)
  14. Wise J, Danish night shift workers with breast cancer awarded compensation, BMJ, 2009;338 :b1152

Bibliographie

Liens externes

Dans le domaine artistique ;

Dans le domaine scientifique, médical et statistique ;

Recherche sur Amazone (livres) :



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